D’abord, quelques maquettes, puis une poignée de concerts intimistes. La découverte de Ben Mazué en 2009 a été une vraie bouffée d’air frais dans un paysage musical plutôt morose. À la croisée de la chanson, du slam et du hip-hop, sa musique laissait déjà entrevoir la sensibilité et l’optimisme d’un artiste entier, hors-cadre.
Les amoureux de ses tout premiers titres, autrefois présentés avec le talentueux Clément Simounet à la guitare, ont évidemment été séduits par ses premiers EP, « Terrain d’entente » et « Ben Mazué ». Ils ont pourtant pu être surpris, sinon déçus, par la direction choisie pour son premier album éponyme en 2011. Mais passé l’étonnement d’une première écoute non avertie, et de la découverte d’arrangements (trop?) apprêtés, il fallait bien reconnaitre que l’on y retrouvait bien l’essence de ce qui fait le projet de Ben Mazué : une manière bien à lui de raconter le quotidien et les gens, l’amour et les sentiments.
Il en a fait un concept d’album et dans "33 ans", sorti le 22 septembre dernier, il se met successivement dans la peau de personnages de différents âges, et dresse les portraits de ses congénères avec beaucoup de recul et d’humour. Une adolescente raconte sa première fois à « 14 ans ». Un jeune homme de « 25 ans » décrit sa rencontre avec une femme de dix ans son ainée, qui elle-même donne sa vision de ce moment du haut de ses « 35 ans ». A « 54 ans », un jeune retraité découvre la complexité que peut représenter sa nouvelle liberté, pour finalement 20 ans plus tard, s’ennuyer un peu, faire le bilan de sa vie, et se retrouver enfin serein (quoiqu’un brin moralisateur), à « 73 ans ».
Les amoureux de ses tout premiers titres, autrefois présentés avec le talentueux Clément Simounet à la guitare, ont évidemment été séduits par ses premiers EP, « Terrain d’entente » et « Ben Mazué ». Ils ont pourtant pu être surpris, sinon déçus, par la direction choisie pour son premier album éponyme en 2011. Mais passé l’étonnement d’une première écoute non avertie, et de la découverte d’arrangements (trop?) apprêtés, il fallait bien reconnaitre que l’on y retrouvait bien l’essence de ce qui fait le projet de Ben Mazué : une manière bien à lui de raconter le quotidien et les gens, l’amour et les sentiments.
Il en a fait un concept d’album et dans "33 ans", sorti le 22 septembre dernier, il se met successivement dans la peau de personnages de différents âges, et dresse les portraits de ses congénères avec beaucoup de recul et d’humour. Une adolescente raconte sa première fois à « 14 ans ». Un jeune homme de « 25 ans » décrit sa rencontre avec une femme de dix ans son ainée, qui elle-même donne sa vision de ce moment du haut de ses « 35 ans ». A « 54 ans », un jeune retraité découvre la complexité que peut représenter sa nouvelle liberté, pour finalement 20 ans plus tard, s’ennuyer un peu, faire le bilan de sa vie, et se retrouver enfin serein (quoiqu’un brin moralisateur), à « 73 ans ».
L’idée du thème est séduisante, et l’on y reconnaitra tous avec tendresse un ami ou un parent, mais Ben Mazué ne compte pas s’arrêter là. Il propose dans ce disque sept autres morceaux, tout aussi sincères et touchants, dans lesquels on le retrouve en spectateur optimiste du monde dans lequel il vit. On retiendra en particulier « Oui-Oui », ballade tendre et émerveillée d’un père qui voit grandir son enfant, « Vivant », sur la douleur de l’absence et le refus d’oublier, et « Peut-être qu’on ira loin », déclaration d’amour qui fera fondre les cœurs de toutes les romantiques. Si on devait ranger Ben Mazué dans un tiroir, ce serait celui avec l’étiquette « sociologue en musique et en sentiments ».
Dans le titre « Chamallow », il le dit lui-même : « Je m’attèle à trouver beau le monde et beaux les gens, obligeant mon empathie à trouver bons les gens ». Voilà, tout est là. Et à l’écoute de ce nouvel album, on commence presque à regarder d’un oeil bienveillant nos voisins de métro qui nous agaçaient un peu plus tôt.
Merci Ben.
Merci Ben.
Un article de la bonne fée Julie Cerizay